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2007-05-21

Que faire en cas de feu? Garde ton sang-froid!

Toute personne active dans la lutte contre l’oppression et l’exploitation, en tant qu’antifasciste, anti-nucléaire, antimilitariste, communiste ou anarchiste doit forcément envisager des arrestations pendant des manifestations ou d’autres actions, la confiscation de tracts, journaux etc., des fouilles de maison, perquisition, des procès-verbal et des procès. Avec de toujours nouvelles lois, le peu de liberté d’expression, de droit de manifestation et de rassemblement accordé par l’Etat capitaliste est constamment réstreint. La répression nationale ne diminue pas dans la conséqunce du déclin de la gauche – au contraire, comme l’Etat ne doit plus forcément envisager une lutte organisée, il peu se permettre des actions de criminalisation qui seront inimaginables en temps de mouvements de masses. Des tentatives d’intimidation et des stratégies de criminalisation ne pourront avoir qu’aucun succèss si on arrive à s’organiser en communauté et à éviter tout isolement personnel. Une bonne présupposition pour tenir compte de la première règle dans un „cas critique“, c’est la confiance. Pas dans une toute-puissance divine, le destin ou l’inséparable ying et yang, mais la confiance en tes camarades qui s’occupent de toi si tu es dans la merde – et qui la ferment chez les flics et le ministère public juste comme toi!

ABC de manif

Bien sûr qu’il y a d’énormes différences entre une manif et une manif. On se dit souvent que rien ne va se passer et on a raison. On doit quand même respecter certaines règles lors d’une manif, même tranquille, car elle peut toujours devenir l’objet d’action policières.

En route pour la manif

Si possible, ne vas jamais seul à une manif. Ce n’est pas seulement plus amusant d’y aller avec des potes auxquels tu fais confiance, c’est aussi plus sûr. Dans le meilleur des cas, vous y allez ensemble et vous la quittez ensemble. C’est aussi raisonable de discuter diffèrents comportements dans diffèrentes situations auparavant. C’est aussi le moment d’écouter les peurs et les craintes des autres. Pendant la manif, essayez de rester ensemble.
Habille-toi appropriément avec des chaussures confortables et dans lequelles tu peux courir.
Emmene toujours un stylo et un bout de papier sur lequel tu peux noter des détails importants.
Emporte aussi une carte téléphonique (les téléphones publics en Allemagne ne marchent pas avec du liquide) et quelques sous. La police est obligée de te laisser faire deux appels après une arrestation, même si tu n’as pas d’argent sur toi, mais ça peut toujours aider.
Fais attention d’avoir sur toi tous les médicaments que tu dois prendre régulièrement. Préfère des lunettes à des verres de contacts. Laisse toute sorte de notes chez toi, surtout tes carnets d’adresses. Réflechis bien à ce dont tu pourras avoir besoin. Toute autre chose peut servir à la police en cas d’arrestation.
Toute sorte de drogue n’a pas à être consommée avant, ni à être emportée; tu dois garder ton sang froid et être capable de prendre des décisions à tout moment.
Tu n’as pas besoin d’ appareil de photo non plus: en cas d’arrestation il ne va que servir aux autres.
Quant à ton mobilophone, il vaut mieux le laisserà la maison. Sinon, il faut au moins se rendre compte du danger qu’il peut représenter et qu’il faut éviter: Ne stocke pas de numéros, supprime
tout ce qui est stocké: numéros,adresses,sms. Enlève l’akku et la carte quand tu ne téléphones pas, c’est la meilleure garantie! Mais pense aux problèmes techniques que tu auras pour reconstituer plus tard des numéros supprimés.

Le Ermittlungsausschuss („comité d’enquête“/„Legal Team“)

Ce EA, le numéro duquel est publié par le hautparleur ou par des papillons, prend soin de personnes arrêtées et leurs procure des avocats. Toute personne arrêtée doit se manifester auprès du EA. Si tu témoignes une arrestation, demande le nom de la personne en cause et préviens le EA pour qu’elle soit aidée. Toute personne relâchée doit immédiatement prévenir le EA et produire un protocole de mémoire. Un tel protocole peut étre très utile s’ il devrait y avoir un procès (quelques mois plus tard, souvent). La police aussi, documente tout. Les témoins de cas de violences, eux aussi, devraient écrire un tel protocole de mémoire. Ce protocole doit absolument informer sur le lieu, le temps et la forme de l’acte de violence (bagarre, arrestation,…), les noms des personnes impliquées et des témoins, et nombre, unité et allure des aggressants (moustache ne suffit pas…).
Ce protocole de mémoire n’est destiné qu’au EA, si’il n’y en a pas, tu le gardes soigneusement.

En cas d’actes de violence

Ne panique pas! Respire bien fort, arrête-toi et demande aux autres de faire de même. Maintenant il est temps de former des chaînes et, s’il n’y a pas d’autres possibilités, d’organiser un retrait.
Beaucoup d’actes de violences de la part des flics ont pu être évités avec l’organisation d’un enchaînement et d’un arrêt net des manifestants. De cette manière, l’effondrement de la manif,
des arrestations et des bléssés délaissés peuvent être empêchés.

En cas de blessés

Prend soin de personnes blessées et aide à assurer leur transport. Adresse-toi aux „Demo-Sanis“ (secouriste de manif), si présents, ou organise avec des amis le transport et l’assistance aux blessés. Si vous devez vous rendre à un hopitâl, en choisissez-un qui ne va pas être mis en relation avec la manifestation. Une fois à l’hopitâl, ne donne aucun détail sur le déroulement des faits – beaucoup d’hôpitaux ont collaboré avec la police et leur ont passé des informations. Pour des raisons d’assurance-maladie tu dois leur donner ton nom, prénom, date de naissance, etc, mais n’explique rien d’autre. En Allemagne toute personne qui demande de l’aide médicale doit payer 10 euros avant de la recevoir. Cela est aussi le cas à l’hôpital, tant que la personne en jeu en est encore capable.

En cas d’arrestation

Attire l’attention sur toi! (chacun sais gueuler „merde“ (en allemand: „scheisse“)) Crie ton nom et eventuellement l’endroit d’où tu viens, pour que ton arrestation puisse être communiquée au EA le plus vite possible. Si tu vois qu’un échappement n’est plus possible, essaie de regagner ton sang froid et surtout: ne dis plus un seul mot à partir de ce moment-là!
Une fois en liberté de nouveau, fais-en part au EA. Rentré chez toi, essaie de produire un protocole de mémoire le plus exacte possible, surtout avec les témoins de ton arrestation. Contacte le EA et la Rote Hilfe (Sécours Rouge) ou la Bunte Hilfe (Sécours bariolé).

Lors de l’évacuation

Pendant le chemin au lieu de rassemblement de prisoniers, tu peux parler avec d’autres camarades de tes droits mais ne dis pas un seul mot sur ce que tu as fait ou ce que vous avez fait. Ce ne serait pas la première fois qu’il y aurait un mouchard parmi vous, même si tu as une bonne impression de chacun.
Fais attention aux autres et prends de la responsabilité si tu vois qu’il y en a d’autres qui prennent la situation moins bien que toi. Parlez du fait qu’il faut absolument se taire à partir de ce momentlà et échangez vos noms et adresses pour que le premier relâcher puisse contacter le EA.

Au poste de police

Envers la police, tu es obligé de leur faire part de tes données personelles. Celles-si sont seulement:

  • Nom, prénom, nom de jeune fille
  • Adresse
  • Profession générale („étudiant“, „employé“…)
  • Date et lieu de naissance
  • Etat civil
  • nationalité
    (tu peux bien sûr refuser de partager ces données mais tu leur donnerais un vieux prétexte pour te prendre en photo, prendre tes empreintes et te garder pendant 12 heures – ce qu’ils peuvent faire
    de toute façon s’ ils le souhaitent. Autrement, le refus est vu comme une infraction et te coûterais des sous)
    Ça sera tout! Pas un seul mot de plus! Rien par rapport à tes parents, l’école, le boulot, le beau
    temps…; tout simplement: rien. Après ton arrestation tu as le droit de passer deux coups de fil.Emmerde- les jusqu’a ce qu’il te laissent téléphoner, autrement menace-les avec une amende.
    Les mineurs n’ont pas seulement le droit de téléphoner à un avocat, mais aussi à quelqu’un de
    leur famille. Dans ces cas-ci, il arrive souvent que c’est la police qui appelle et te passe ensuite letéléphone. Ils font ça pour savoir s’il y a vraiment un avocat ou un parent et pour choquer les
    parents. Si tu es blessé, demande un médecin auquel tu demanderas une attestation. En casd’objets mutilés, demande une attestation écrite. En cas de „Erkennungsdienstliche Behandlung“
    (photos, empreintes) tu fais opposition (protocole) mais tu ne signeras rien!

Pendant l’interrogatoire

Ne te laisse pas emberlificoter au poste de police. Ne te laisse pas faire peur par des brutes, ni
enquiquiner par des mecs pseudo-sympa. Ne crois pas pouvoir entourlouper les flics. N’importequelle situation est meilleure pour inventer une bonne réponse que celle-si. Et tout – vraiment tout
– est encore possible après une consultation avec tes camarades et des avocats. Même si les flicste racontent que c’est mieux pour toi de témoigner toute suite – c’est menti!
Evite aussi des „causeries innocentes en dehors de l’interrogatoire“, par exemple dans le couloir,
ou des discussions politiques avec les flics: chaque mot après ton arrestation est une déposition!Même si tu trouves qu’on te soupçonne de choses avec lesquels tu n’as rien à faire ou que tu ne
ferais jamais – s’il te plaît, ferme-la quand-même. Ce qui te met hors de cause peux chargerquelqu’un d’autre, si sur deux suspects il y en a un qui a un alibi, il en reste toujours un. Même des
informations sur ce que tu n’as pas fait peuvent aider la police de construire une image contre toiet des autres. Tout cela n’est pas seulement une règle de la solidarité mais c’est en plus le plus
„aggréable“, le moins „douloureux“ et le plus facile de ne rien et absolument rien dire dans cettesituation et d’expliquer aux interrogateurs que tu refuses toute déposition. Après les questions
concernant ta personne, ton état civil, etc, ils vont souvent commencer avec des questions „sansarrière-pensée“: Depuis combien de temps est-ce que vous habitez à…, Etes-vous venu en
voiture…, Vous êtes en quel année d’étude?… S’ ils voient que tu réponds, même à contre-coeur,à ces questions, ils vont continuer à te faire chier même si tu ne veux plus répondre… „Est qu’estce
qui ce passe si vous me dites si vous êtes en collocation avec…?“, „Pourquoi ne voulez-vouspas me dire ça?“; „On va trouver à qui appartient la voiture, tout ce que vous faites c’est de nous
faire perdre notre temps si vous ne répondez pas“ etc etc. Ils ne vont plus te lâcher si tu répondsune fois.
C’est une toute autre situation dès le moment que tu leur montre d’une manière claire et nette que
tu ne va pas déposer. Réponds à toute question, vraiment toute question „Je refuse de déposer“(Ich verweigere die Aussage). „Est-ce qu’il pleut dehors?“ „Je refuse de déposer.“ „Voulez-vous
une cigarette/un café?“ „Je refuse de déposer.“ „Voulez-vous peut-être parler à quelqu’und’autre?“ „Je refuse de déposer.“
Ne t’inquiète pas, personne ne te prendra pour un idiot, même si ton interloquteur va faire
semblant. Il/elle va au contraire très rapidement comprendre que tu est sérieux en ce que tu fais etqu’il n’a pas de chance de t’avoir.
Dans le meilleur des cas, cela voudra dire qu’ils vont arrêter de t’interroger et qu’ils vont te laisser
rentrer chez toi.

Prélèvement de matériel biologique

D’après le code de procédure pénale, ils ont le droit de prèlever du matériel biologique: p.ex. du
sang pour le test d’alcool ou de drogue, de la salive pour une analyse ADN. Il ne faut absolument
pas y consentir de bon gré! Ils doivent alors se procurer un ordre judiciaire contre lequel tu vas
protester. Dans un cas pareil, tu entreras immédiatement en contact avec le Secours Rouge ou
une organisation comparable et avec un avocat.
Le prélèvement de sang doit être fait par un médecin, la prise de salive peut être effectuée par la
police elle-même. Tu n’es pas obligé de les aider activement, mais ils ont le droit d’employer de la
force. Et si tu résistes, tu dois t’attendre à une délation pour résistance à la puissance publique,
comme c’est toujours le cas quand on a affaire à la police.
Il faut distinguer le prélèvement et l’analyse ADN qui est faite dans un laboratoire. Pour l’analyse, il
leur faut un ordre judiciaire écrit ou ton consentement que tu ne leur donneras pas du tout!
Le prélèvement de salive et l’analyse ADN peuvent être faits pour des enquêtes policières ou
judiciaires à venir. Cette «empreinte génétique» sera alors stockée dans le fichier génétique
central. Alors, rends-toi compte que ce seul prélèvement pourra te poursuivre pendant toute ta vie.

Prélèvement après coup

Prise de salive et analyse ADN sont même possibles quand il s’agit de personnes déjà
condamnées pour stocker «l’empreinte génétique» ainsi gagnée dans le fichier central.
Ceci pour le soi-disant danger de répétition. Quand vous serez invités à laisser faire un
prélèvement ou une analyse, entrez tout de suite en contact avec un avocat et un groupe
d’autonomie.
Dans tous ces cas-là, pas de déposition, pas de signature. Surtout ne donne jamais ta signature
pour consentir à une prise de sang ou de salive. Proteste contre le prélèvement et l’analyse, fais
établir un procès-verbal mais ne signe jamais rien. Emmerde-les, demande un ordre judiciaire et
un avocat.

Ils sont obligés de te relâcher

  • en cas d’arrestation pour identification: après que tu as indiqué ton identité et si tu as sur toi ta
    carte d’identité voir ton passeport, il doivent en fait te relâcher toute suite. Pour vérifier tes
    données ils peuvent quand même te garder pendant 12 heures au maximum
  • comme suspect: ils doivent te relâcher au plus tard à 00.00 du lendemain de l’arrestation ce qui
    fait un maximum de 48 heures sauf s’ils te font passer devant un juge qui prononce une détention
    provisoire (seulement en cas de crime important ou en cas de danger de fuite) ou si le juge
    ordonne une procédure accélérée

Détention de «protection»/«Unterbindungsgewahrsam»

Depuis les années quatre-vingt-dix, plusieurs Länder ont instauré –sous le autre nom d’
«Unterbindungsgewahrsam» -la soi-disante «détention de protection» pratiquée au temps des
fascistes. Quand la police voit «des faits qui justifient le soupçon» que tu puisses commettre un
crime ou une simple irrégularité, on pourra te mettre en taule pour quelques jours, de quatre jours
à deux semaines selon le Land, jusqu’à la fin du danger présumé, p.ex. de la manif. Il n’est pas
nécessaire que tu aies commis un crime, il suffit que la police croit que tu pourras commettre un
crime. L’arrestation doit être immédiatement inspectée par un juge, dans un délai de 48 heures au
maximum. Sinon, on doit te relâcher. Mais cette inspection n’est qu’une farce: S’il est très difficile
de se défendre à l’aide de témoins ou d’arguments dans une procédure normale, cela est
pratiquement impossible dans cette situation. Pas de preuves, il n’ y a que ta parole contre celle
des policiers. Il est évident en qui les juges ont confiance. En plus, toute déclaration que tu fais
sous cette contrainte peut être plus tard employé contre toi. Il faut donc là aussi serrer les dents et
ne rien dire du tout.
C’est au plus tard après la manif qu’on doit te relâcher, alors tu pourras tranquillement discuter
avec tes camarades, l’organisation de solidarité et ton avocat, réfléchir si et comment vous pouvez
prendre des mesures contre la détention.

Procédure accélérée

Depuis 1994 respectivement 1997, on a instauré la «procédure accélérée» inventée exprès pour
pouvoir faire le procès à des «auteurs de violence voyageants», donc à des manifestants à cause
de délits moins graves (un an de peine maximale). On t’arrête et on te garde pendant une
semaine au maximum jusqu’au procès qui aura lieu quelques jours plus tard et où tu n’auras que
de moyens restreints pour te défendre ou pour te préparer de façon convenable. C’est clair: Nous
ne collaborerons jamais activement à cette procédure. Pas de déclaration, pas de coopération!
Nous attendons que ça passe comme une averse de pluie, il n’y a même pas de défense.
Puisque normalement, dans ces procédures, il n’y a que des peines d’amende ou des peines
mises à l’épreuve, tu seras libre immédiatement après cette caricature de procèset tu pourras
respirer, réfléchir et discuter. Et si tu insères une voie de recours dans le délai d’une semaine, tu
auras assez de temps pour préparer tranquillement ton véritable procès.
Dans la détention de protection, tu devrais essayer d’entrer en contact avec ton avocat pour qu’il
puisse empêcher la procédure et te libérer. Bien qu’un vraie défense ne soit pas possible, il est
préférable d’être accompagné par un avocat. En tout cas, si tu n’as pas d’avocat de ton côté, il ne
faut absolument pas présenter de propositions même si les juges t’encouragent à le faire. Surtout
ne nomme pas de témoins à décharge, ça ne te servira pas et peut-être qu’ils auront eux-mêmes
des problèmes. Il est arrivé que des témoins nommés par un accusé sans défenseur ont été
accusé pour la même cause et en plus pour parjure. Alors: pas de propositions, pas de témoins!

Intimations

Des semaines et même des mois après que tu t’es engagé dans une manif ou une action, tu
reçois du courrier par les flics ou le ministère public, des fois ils vont aussi t’appeller.
Peu importe si’l te veulent comme témoin ou comme accusé, c’est le moment de contacter la
„Rote Hilfe“ et de te chercher un avocat. Dans la plupart des cas, c’est aussi le moment de rendre
l’affaire publique, d’organiser des protestations politiques et d’accumuler de la solidarité.
Un intimation est en aucun cas une raison de paniquer ou de faire plus confiance à un avocat qu’à
tes convictions politiques et d’espérer qu’une sorte de négoce avec le ministère public serait
possible. Comme d’habitude: Garde ton sang froid et organise l’opposition!
Jusqu’à présent l’appareil de représsion a toujours été plus favorable à laisser tomber une
enquète quand les personnes concernées se sont organisées que quand elles se sont montrées
intimidées.

Refus de déposition en tant qu’accusé

En tant qu’accusé c’est ton droit de refuser toute déposition, à tout moment du procès. C’est ainsi
ce que tu dois absolument faire, au moins au début du procès. Pas un mot „au sujet“ après
l’arrestation, la fouille de maison, au poste de police!
Si tu es convoqué par la police, tu n’es même pas obligé d’y aller. Convoqué par le ministère
public ou un juge, tu dois y aller mais ne dis rien! Si tu veux, à un autre moment du procès, faire
une déposition – politique ou au sujet – cela peut et doit être discuté avec tes camarades, le
Sécours Rouge et ton avocat.

Refus de déposition en tant que témoin

La même chose s’applique aux témoins: pas un mot aux flics ou au ministère public! Ne vas pas
chez les flics, mais vas voir le ministère public ou le juge, autrement tu peut être arrêté.
Pendant la première phase du processus, juste après l’action, l’arrestation, la perquisition ou
pendant l’interrogatoire et donc avant que tu aies eu le temps et la possibilité de discuter avec les
accusés, le Sécours Rouge, les avocats etc, tout témoignage est nuisible et nocif pour toi et pour
les autres. La meilleure et seule chose à faire est donc de ne rien dire, peu importe s’ils te
menacent ou s’ils te promettent qc. A ce moment, il n’y a pas de „témoignage déchargeant“ ou de
„témoignage bénin“. Ne dit pas un seul mot. C’est la manière la plus simple et la plus rapide pour
sortir de cette situation.
Si tu es convoqué comme témoin par le ministère public ou pendant le procès, tu dois déliberer de
ton témoignage avec les autres concernés, surtout les accusés pour voir quel témoignage peut
servir ou aggraver la situation.
La justice d’Etat a toujours des buts plus ambitieux dans des procès politiques. Elle essaie de
découvrir les rapports d’opposition, elle essaie de démonter la solidarité en isolant quelques
individus, etc. C’est à cause de tout ça que souvent le refus conséquent de toute déposition
devant un tribunal est le seul moyen de comportement solidaire en tant que témoin.
Sauf dans les cas de „droit au refus de témoignage“ (par exemple en tant que parent ou fiancé(e))
il existe une obligation au témoignage. Elle peut être imposé par amende ou détention pour
insoumission.

Le § 55

Il y a certaines questions auxquelles tu as le droit de ne pas répondre si cela voudrait dire que tu
te charges de quelque chose toi-même. On l’appelle le droit au refus de déposition
(„Aussageverweigerungsrecht“, §55 StPO).
Certains conseillent cette méthode pour ne rien dire et quand même échapper à la détention pour
insoumission.
Mais comme tu dois justifier en quoi tu te chargerais toi-même si tu répondais à la question, on a
tendence à dire autant que dans une vraie déposition. Au fait tu donnes encore plus d’informations
au côté opposé. En plus, il y a toujours des questions auxquelles ce refus ne devrait pas
s’appliquer et donc tu devrais y répondre – et voilà que tu es en train de parler et l’expérience a
montré que personne sais juger une telle situation.
En plus, tu apportes le geste de soumission à la justice, ce qui peut favoriser une scission dans le
groupe des témoins et accusés. Une stratégie commune est souvent plus possible.
C’est à cause de ça qu’on voudrait te mettre en garde de la stratégie „refus de déposition parce
que je pourrais me charger moi-même“.

Détention pour insoumission (DPI)

Si tu refuses de déposer ou de témoigner sans y avoir le droit, tu peux être mis en DPI. C’est une
manière de forcer quelqu’un à déposer, mais c’est aussi un instrument de harcèlement contre
ceux dont les touveurs savent, qu’ils ne déposeront pas. C’est une forme de tracasserie et de
répression.
Jusqu’a six mois de DPI peuvent être fixés ce qui veut aussi dire plusieurs périodes courtes qui
accumulent à un maximum de six mois. Tu peux étre mancé avec DPI par le ministère public mais
c’est seulement un juge qui peut la fixer. Donc: Garde ton sang froid!
Comme il faut du temps jusqu’à ce qu’un juge fixe ta DPI, il y a donc la possibilité de te préparer,
d’ordonner une campagne, de t’occuper du loyer, etc.
Celui qui risque une DPI doit absolument et immédiatement prendre contact avec le Sécours
Rouge!
Nous ne laissons personne seule en DPI!

Le procès-verbal

Tu peux recevoir un procès-verbal au lieu d’un procès. C’est à peu près une sentence sans
processus mais si tu fais opposition en l’espace de deux semaines, tu auras un rendez-vous pour
un procès et le procès-verbal sera plus que l’acte d’accusation. Cette opposition ne doit pas être
justifiée. Mais tu dois contacter le EA, le Secours Rouge et eventuellement d’autres accusés.
Ce qui est très important, c’est que tu respectes le délai de deux semaines, autrement le procèsverbal
devient définitif. Si tu n’es pas chez toi pour des raisons de voyages ou autres, tu dois
absolument contacter la cour pour leur en faire part et le prouver.Tu auras ainsi un nouveau délai.

Rote Hilfe e.V.
Bundesvorstand
Postfach 3255
37022 Göttingen

esposas

QUE FAIRE QUAND CA CHAUFFE…

Comment aller a la manif

Si c’est possible, ne va pas seul a la manif ou pour mener des actions.c’est plus marrant d’être plusieurs et on se sent plus en sécurité.Le mieux c’est d’y aller ensemble et de repartir ensemble.
Pendant la manif, restez en groupe . Porte des fringues confortables et des chaussures pour courir vite (CRS) Prends du papier et crayon pour écrire des détails :heure, endroit etc…Apporte une carte téléphonique et quelques cents sur toi, la police doit normalement ,si tu te fais arrêter, te laisser téléphoner 2 fois.
Mais si tu n’as pas de sous ou de carte, ils ne te laisseront pas.
Apporte les medicaments que tu dois prendre.
C’est mieux d’avoir des lunettes que des lentilles.
Laisse chez toi ton agenda, numeros de téléphone etc…Tous les indices peuvent être utilisés par la police.
Quelles que soient tes drogues, ne consomme pas pendant la manif. Reflechis bien que tu dois toujours avoir la tête sur les epaules et être lucide.
Normalement laisse ton portable chez toi. Sinon garde seulement le numéro de la legalteam. Efface tes textos.Si tu ne telephone pas enlève ta batterie et ta puce. Il existe malheureusement aujourd’hui des techniques qui donnent la possibilité de t’écouter, ce n’est pas parano !

La legalteam

La plupart du temps il existe une legalteam et leur numéro de téléphone sera dit ou ecrit sur un tract avant la manif ou le contre sommet.
La legalteam s’occupe des personnes interpelées ou arrêtées et leur procure un avocat. Si une personne se fait arrêter, il /elle doit informer la legalteam ou bien une autre personne doit le faire pour lui, en donnant le plus de détails possibles
Nom, prenom, où et quand l’arrestation)
Les personnes qui sont relachées doivent aussi le communiquer a la legalteam.

La charge des CRS

Essayez de ne pas paniquer. S’il n’est pas possible de se défendre faites une chaine et partez en groupe. Appelle les autres a rester groupés.
Quand il y a des blesses, aides les, ne les laisse pas sur le pavé. Dis le au groupe sanitaire, si c’est possible transporte le avec tes amis vers les secouristes ou a l’hopital.

Si tu te fais arrêter,

Attire l’attention, si tu es seul, cries ton nom et d’où tu viens pour que d’autres puissent le transmettre a la legalteam. Quand tu remarque qu’il n’est plus possible de t’enfuir, alors sois calme et ne dis plus rien.
Tu as le droit de demander un traducteur mais fais attention, il travaille en général avec les flics.Ce n’est pas ton pote ok ?

Le transport dans les cars de flics

Parle avec les autres interpellés de leur droits mais ne dis rien de ce que tu as fais. Ce ne serait pas la première fois que les condés envoient leurs indics.
Fais attention aux autres et montre toi responsable, s’ils sont complètement down avec la situation. Dis leur qu’ils ont des droits mais que maintenant c’est mieux de la fermer. Echangez juste vos noms pour que le premier qui sorte communique avec la legalteam.

Au poste de police,

En face des flics, tu as des droits, tu dois seulement donner ton nom,prénom, date et lieu de naissance,profession et nationalité.
Tu peux aussi refuser de donner ces infos, mais cela donne l’occasion aux flics de te photografier, prendre tes empreintes et te garder pendant 12 h.
Ils peuvent faire tout ca,dis toi bien que tu es chez eux.
Ne dis pas un mot sur tes parents, ton école, ton travail, ne dis plus rien,
No coment !
Apres ton arrestation tu as le droit de téléphoner 2 fois : a la legalteam ou a un avocat. S’ils refusent, dis leur que tu vas porter plainte et emmerde les jusqu’à ce qu’ils te laissent, c’est ton droit. Les mineurs ont aussi le droit de téléphoner a leurs parents. Ce sont les condés qui font le numéro et après ils te passent le tel.
Auprès des mineurs ils en profitent souvent pour travailler psychologiquement ..les parents.
Si tu es blessé, demande un toubib et demande lui d’attester par écrit de tes blessures. Surtout ne signe rien !

Pendant l’interrogatoire

Laisse toi pas embobiner par le policier ni le gentil ni le méchant.
Reflechis bien deja avant la manif de ce que tu vas faire si tu es arrêté.
Même si les flics te répètent qu’il faut avouer, tais toi,c’est faux.

Surtout ne parle pas dans les couloirs avec d’autres prisonniers que tu ne connais pas. Au début viennent toujours des questions idiotes : depuis combien de temps vivez vous la ? vous êtes venus en train,voiture ? quelles études ?
Si tu commences a répondre ils vont t’avoir.
Vous voulez du café, une cigarette ? ne réponds pas
Vous voulez parler avec quelqu’un d’autre ? ne réponds pas, no coment !
Ne pense pas que tu es bête même s’ils essaient de te le démontrer.

L’analyse d’ ADN

D’après la loi allemande ils ont le droit de faire une analyse ADN : sang pour alcool et drogues- crachat pour ADN
Même dans cette situation, conteste

Quand ils doivent te relacher

Lorsqu’ils t’arrêtent pour contrôle d’identité, après avoir vu ta carte ou ton passeport, ils doivent te laisser aller. Mais ils peuvent décider de te garder pour vérifications pendant 12 h.
Lorsqu’ils te soupconnent d’avoir fait quelque chose c’est au maximum 48h
Sinon il faut qu’ils te confrontent a un procureur ou un juge et alors ils peuvent te donner jusqu’à 6 mois.

Garde a vue prioritaire

Depuis les années 90,quelques bundesländer pratiquent la soi disant garde a vue prioritaire . La police a le droit de te garder si les condés pensent que tu vas faire un délit. Ils peuvent te garder entre 4 jours et 2 semaines. Ou du moins jusqu ‘a la fin de la manif ou des actions, même si tu n’as rien fait il suffit qu’il le pensent.. Dans cette situation aussi ,ne dis rien, no coment !

Comparution immediate

Depuis 94 il existe le jugement rapide pour les soi disants militants violents.
Tu passeras tres vite devant un juge et les possibilités de se défendre sont restreintes. Lors de la comparution immédiate nous ne sommes jamais actifs
Et nous nous taisons , pas de coopération avec eux. Ce n’est pas facile mais essaie de rester calme et resiste au chantage.
Au poste, pendant l’arrestation, garde a vue ou comparution immediate, demande un interprète, appuie toi sur la convention des droits de l’homme et les droits des personnes arrêtees, tu as droit a un interprete, l’Allemagne a signé cet article. Tu peux aussi demander a parler a ton consulat.
Le mieux c’est toujours que toi ou quelqu’un d’autre previenne la legalteam.Fais confiance a la solidarité !


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