2009-05-06 

Otan : 1 700 « faits de répression »

Deux associations ont enregistré plus de 1 700 appels signalant « des faits de répression policière » et dispensé des soins à un millier de personnes lors des manifs anti-Otan à Strasbourg.

La Legal team et la Medical team, qui ont soutenu juridiquement et médicalement les manifestants anti-Otan à Strasbourg, indiquent aussi que 464 arrestations ont été confirmées en marge du sommet des 3 et 4 avril, mais que tous ces chiffres sont provisoires, car de nouveaux témoignages sont recueillis tous les jours et recoupés avec les informations d’autres associations.

Selon la Legal team, les témoignages recueillis dénoncent le « harcèlement des forces de police » contre les personnes qui installaient le village avant le sommet (contrôle d’identité, incursions policières dans le village…) et contre celles qui le quittaient le 5 avril (confiscation de tracts, drapeaux, appareils photos, caméras, palpation de femmes par des policiers hommes…). 27 personnes ont été bloquées aux frontières, dont trois ont saisi le tribunal en référé, mais ont été déboutées. 34 gardes à vue ont été signalées par la police à la Legal team, mais leur nombre réel est impossible à déterminer, car « plusieurs centaines de personnes ont été arrêtées sans que la procédure ne soit respectée ». Cinq personnes ont été convoquées ultérieurement devant la justice, huit ont accepté une comparution immédiate, quatre ont décidé d’être jugées plus tard et deux font l’objet d’une instruction.
La Medical team a pris en charge une trentaine de blessés le 2 avril et dispensé des soins à un millier de personnes le jour de la grande manifestation, le 4 avril, « pour épuisement, grave déshydratation, panique, état de choc, problèmes respiratoires liés aux gaz lacrymogènes, hématomes et plaies ouvertes dus aux tirs tendus, flash-ball et projectiles métalliques contenus dans les grenades assourdissantes ». Des blessures graves ont été répertoriées comme des plaies ouvertes à la tête et aux jambes, une crise cardiaque, dont certaines ont entraîné des arrêts de travail. Parmi les blessés graves figurent deux journalistes et un membre de la Medical team, selon le bilan.
Le tribunal correctionnel de Strasbourg doit juger aujourd’hui un Allemand et trois Français pour leur participation aux manifestations violentes contre le sommet de l’Otan, les 3 et 4 avril. Six personnes ont déjà été condamnées à des peines de six mois avec sursis à six mois ferme pour ces faits.