2009-03-21 

Les autorités campent sur leurs positions

La préfecture s’est dite « fortement surprise » des menaces de squat venant de la coordination anti-OTAN, sans bouger d’un iota sur la question du protocole de mise à disposition des terrains pour le village.

Les autorités prennent très au sérieux la préparation du contre-sommet et ont été très surprises des propos tenus par les organisateurs. Tel était le message qu’ont voulu faire passer hier Pierre Ory, directeur de cabinet du préfet, et Christophe Marx, sous-préfet d’Erstein-Sélestat en charge de l’organisation du sommet depuis fin 2008. Au total, neuf rencontres ont eu lieu avec les anti-OTAN à ce sujet, a rappelé ce dernier.

Les autorités comptent appliquer les règles valables pour les « grands rassemblements »

Mercredi, la coordination anti-OTAN Strasbourg, en charge du village des opposants au sommet de l’Alliance Atlantique, a menacé d’accueillir les quelque 8 000 personnes attendues dans des logements vides si les autorités ne revenaient pas sur les conditions d’implantation du campement (DNA d’hier).
La préfecture a déjà trouvé plusieurs accords avec la coordination, selon Christophe Marx : sur les sanitaires (reliés au tout à l’égout), l’alimentation électrique de chaque parcelle, la gestion des déchets. Concernant la paille, qui doit être utilisée pour viabiliser le terrain, en partie cultivé, sans le rendre inexploitable, « elle sera réapprovisionnée en quantité suffisante en fonction de la météo » pour éviter que les anti-OTAN ne pataugent dans la boue, selon le sous-préfet. Du coup, les feux seront interdits sur le campement pour des raisons de sécurité, a-t-il ajouté.
Autre élément du protocole de mise à disposition du terrain qui fâche la coordination, la caution de 20 000 €. « C’est plutôt moins que ce qu’on demande d’habitude », selon Christophe Marx. Reste la question de la responsabilité juridique. La préfecture demande toujours qu’une personne physique ou morale soit responsable de l’organisation du village. « C’est le minimum », a estimé Pierre Ory, exigeant d’avoir des interlocuteurs « qui se désignent par autre chose que leur prénom ».
Quant à la nature du village, les autorités comptent lui appliquer les règles valables pour les « grands rassemblements ». « Je comprends la posture politique, mais ce n’est pas un sujet qui concerne la préfecture », a déclaré M. Ory.
En attendant, sanitaires et WC ont été installés dans des bâtiments en préfabriqués le long de la rue de la Ganzau et de la route de la Lisière. Au total, État et CUS devraient se partager une ardoise d’environ 150 000€ pour l’aménagement du site.
« La préfecture souhaite que le village s’installe », selon M. Ory, faisant part de sa « bonne foi totale ». Selon lui, la coordination se« défausse sur les autorités locales si le village n’était pas aménagé dans les temps ». Preuve -s’il en fallait encore- que la meilleure défense reste l’attaque. Si les autorités se sont dites prêtes à rediscuter avec la coordination, hier soir, aucun autre rendez-vous n’était fixé.
A.G.

Édition du Ven 20 mars 2009