2009-03-14 

Quel coût pour 2 jours de« visibilité mondiale »?

Le sommet de l’Otan est une « vraie chance » en termes d’image pour Strasbourg. Cette opinion a été largement partagée dans l’hémicycle du conseil municipal lundi. Le bémol est venu de l’opposante Anne Schumann : il porte sur la « communication municipale » et le « coût de l’événement » pour les Strasbourgeois.

L’organisation du sommet de l’Otan doit « renforcer la notoriété de Strasbourg dans sa stature de capitale européenne et internationale », a souligné lundi en conseil municipal Roland Ries. « Strasbourg sera mondialement visible pendant deux jours », a-t-il résumé. Et le maire d’évoquer successivement la richesse culturelle et l’histoire de la ville, et la fierté d’accueillir Barack Obama pour son premier déplacement en Europe.

« LA CONTESTATION DOIT POUVOIR SE FAIRE ». - L’ambition pour l’hôte du président américain est de faire de ce 24e sommet « une réussite à tous égards » : « La difficulté est de rendre des contraintes fortes - au-delà de ce que nous avions imaginé - les plus acceptables possibles pour les Strasbourgeois ». Par « tous égards », Roland Ries entend aussi que « la contestation » puisse se faire « en parallèle » dans la ville qui abrite « la Cour européenne des droits de l’homme ».

« LE COUT DE LA QUALITE ». - Sur la « qualité » de l’accueil réservé notamment à près de 3 000 journalistes du monde entier, la municipalité va « jouer la transparence », a prévenu le premier magistrat, en mentionnant en vrac un « livre-cadeau » souvenir, « une réception pour le corps consulaire strasbourgeois », « un repas pour les journalistes », « des travaux de rafraîchissements au PMC », des « branchements électriques provisoires » et « un site d’accueil » pour les anti-Otan, ainsi que « la sécurisation de sites stratégiques ».

« Dépenses difficilement prévisibles »

Roland Ries n’a pas caché que toute opération exceptionnelle avait un coût : « Les dépenses pour la Ville et la CUS sont difficilement prévisibles » tant pour le matériel, les services et les personnels mobilisés ce jour-là. « Nous sommes en discussion avec la Région et le Département » d’un côté, et « avec l’État » de l’autre, pour régler la part « Ville » de la facture globale, a-t-il ajouté en expliquant que la note sera présentée en conseil en avril.

« CHIFFRES ASTRONOMIQUES » ? - Anne Schumann qui s’est félicitée de « la forte charge symbolique » de cet événement, a regretté cependant que « le retour des entretiens avec les habitants laisse à penser que la communication - axée uniquement sur les emmerdes (sic) que vont subir les Strasbourgeois - et la concertation ne sont pas au rendez-vous » : « Il vous reste trois semaines pour rétablir la situation ! », a glissé l’élue. Et la conseillère municipale d’opposition d’enfoncer le clou au sujet des « dépenses protocolaires » dont « les chiffres avancés sous le manteau » seraient « astronomiques », « rien que pour le repas au palais des Rohan ».

RIPOSTE DE LA TETE DE L’EXECUTIF. - Robert Herrmann, chargé de l’organisation du sommet pour la Ville, a relevé qu’« Anne Schumann dit s’inquiéter mais elle met le feu aux poudres par ailleurs… » Avant de rectifier : « Le repas des chefs d’État ne sera pas pris en charge par la Ville ». Et Roland Ries de conclure : « Au-delà des difficultés consécutives à l’organisation d’un tel événement, de la mise en oeuvre de moyens en personnels et en matériels de la collectivité, c’est la fierté de recevoir un nombre aussi important de chefs d’État à Strasbourg qui, au final, doit l’emporter ».
Philippe Dossmann

Édition du Mer 11 mars 2009