2009-03-09 

Roland Ries: «Une chance, mais en même temps un risque»

L'organisation du sommet de l'OTAN à Strasbourg, les 3 et 4 avril, est «une formidable opportunité» pour la ville, mais aussi «un risque très grand» venant de casseurs qui se mêleront aux manifestants du contre-sommet, estime dimanche le maire Roland Ries.
«Il est évident qu'organiser à Strasbourg une manifestation de cette envergure, européenne, internationale, mondiale est une chance pour Strasbourg», a souligné Roland Ries (PS) dans une interview à l'AFP.

«Nous savons aussi qu'à côté de ceux qui veulent manifester pacifiquement contre l'OTAN et qui ont des raisons de le faire, il y aura probablement d'autres manifestants dont l'objectif n'est pas celui-là, mais dont l'objectif est de casser, de transformer cet événement en un événement négatif pour la ville et bien sûr pour l'OTAN», a-t-il ajouté.

''Il y aura des casseurs et des anarchistes et des no-borders venus de toute l'Europe''

«Je crois vraiment que le risque de voir cette manifestation prévue pour être pacifique dégénérer parce qu'il y aura des casseurs et des anarchistes et des no-borders venus de toute l'Europe, est quand même très grand», a insisté le maire de Strasbourg.

Il s'agit donc pour les organisateurs de faire en sorte que le sommet et le contre-sommet «ne se rencontrent pas», a-t-il dit. Les mesures de précautions prévoient en particulier que les manifestants du contre-sommet soient cantonnés dans une zone éloignée du centre-ville, en bordure du Rhin, en dehors des zones rouges accessibles uniquement aux porteurs de badges.

«D'une certaine manière c'est aussi protéger les manifestants contre ces dérives potentielles. On peut toujours dire: vous exagérez, vous allez trop loin, sauf qu'une fois que l'événement est en cours, sa maîtrise devient très difficile si on n'a pas pris les précautions préalables», a-t-il souligné.

''En termes de mesures de sécurité et de gêne à la vie quotidienne , cela va très au-delà de ce que je pensais''

«J'ai dit que c'était une chance, mais c'est en même temps un risque pour Strasbourg. Si par malheur, les choses se passaient mal, comme cela a déjà été le cas à certains sommets de l'OTAN, à Gênes en particulier, cette chance pourrait se retourner contre nous».

«Donc nous essayons de prendre toutes les mesures de sécurité pour faire en sorte que cela se passe bien, pour que le sommet lui-même officiel se passe dans de bonnes conditions de sécurité et que le contre-sommet, celui des contestataires, se passe dans de bonnes conditions aussi», a-t-il dit.

Le maire de Strasbourg a expliqué que les chiffres concernant les forces de sécurité présentes les 3 et 4 avril n'étaient pas publics et que certaines informations sur l'organisation du sommet étaient confidentielles.

M. Ries s'est déclaré surpris par les mesures de sécurité prévues. «En termes de mesures de sécurité et de gêne à la vie quotidienne des citoyens pendant ces deux jours du sommet, cela va très au-delà de ce que je pensais».