2009-02-21 

Contre-sommet de l'Otan: les opposants haussent le ton

Les opposants à l'Otan haussent le ton pour manifester «dans le centre de Strasbourg» le 4 avril, lors du sommet pour le 60e anniversaire de l'Alliance atlantique, se heurtant à une fin de non-recevoir des autorités qui craignent des débordements. La Coordination Anti-Otan de Strasbourg, qui compte les opposants les plus déterminés, a menacé dans un communiqué «de bloquer ce sommet par nos manifestations et nos actions» de désobéissance civile.

«Dans les jours prochains, si les autorités ne donnent pas de réponses favorables à la globalité de (nos) revendications, nous informerons à un niveau international qu'il faudra donc se préparer à ouvrir, dans la ville de Strasbourg, des lieux d'accueil, d'hébergement et de vie, par tous les moyens nécessaires», indique cette organisation solidaire du Comité de coordination internationale (ICC), dont le mot d'ordre est «Sabotons l'Otan».

Le Collectif Strasbourg Anti-Otan, qui regroupe des organisations telles que ATTAC, NPA, les Verts, le MRAP ou Les amis du Monde Diplomatique, a adressé le même jour une lettre ouverte au sénateur-maire PS de Strasbourg, Roland Ries, lui demandant d'appuyer sa «demande d'un itinéraire de la manifestation à proximité du centre-ville». Il refuse qu'une «manifestation démocratique et pacifique soit a priori criminalisée».

«Pas question de manifestation au centre-ville»

Mais pour le premier adjoint du maire, Robert Hermann, «pas question de laisser les anti-Otan s'approcher du centre-ville, en raison de la forte probabilité que des groupuscules échappent au contrôle et ne causent des débordements». «La municipalité est totalement en ligne avec la préfecture sur la question», a-t-il insisté.

Les autorités proposent d'héberger les «anti-sommet» dans un «village d'accueil» dans la banlieue sud de Strasbourg. Le trajet proposé aux manifestants attendus par dizaines de milliers est situé dans une zone déserte, en direction du port du Rhin.

Francis Wurtz, eurodéputé français président du groupe Gauche Unie européenne (GUE), soutient lui aussi «le droit de manifester à Strasbourg, symbole de démocratie et de paix». «Strasbourg n'appartient pas à l'Otan», écrit-il dans un communiqué.