2008-11-04 

Manifestants à Vichy contre la politique européenne d'immigration: deux voitures brûlées

VICHY (AFP) — Deux voitures ont été incendiées lundi en marge d'une manifestation qui a rassemblé à Vichy 2.000 personnes venues dénoncer la politique européenne d'immigration, discutée le même jour dans la ville lors d'une conférence européenne controversée, a constaté une journaliste de l'AFP.

Un groupuscule de "casseurs", selon les organisateurs d'une manifestation qui se voulait pacifique, serait à l'origine des incidents qui ont entraîné des tirs de gaz lacrymogène par des CRS en faction, près de la gare de Vichy.

Pic: Vichy

Dans une certaine confusion, le cortège s'est dispersé vers 19H30, le gros des manifestants ayant regagné Cusset, en banlieue de Vichy.

Le cortège (de 1.700 manifestants selon la préfecture, 2.500 selon les organisateurs) avait démarré peu après 18H00 de la banlieue de Vichy avant d'être momentanément bloqué par un cordon de CRS.

Des manifestants de la mouvance anarchiste ont alors jeté des projectiles vers les policiers, qui ont réagi en tirant des cartouches de gaz lacrymogènes. La manifestation, qui se veut pacifique, a ensuite repris par une autre rue.

La banderole de tête, qui indiquait "Collectif pour une Europe des droits de l'Homme", était portée par un représentant de chacune des organisations appelant à la manifestation (Attac, Solidaires, FSU, RESF, LCR, PCF, CGT, PS et Verts) dont Cécile Duflot, secrétaire national des Verts et Francis Wurtz, député européen communiste.

Certains des manifestants scandaient: "C'est pas les immigrés, c'est pas les sans-papiers, c'est (Brice) Hortefeux (ndlr : le ministre français de l'Immigration, organisateur de la conférence) qu'il faut virer" ou "Français, immigrés, égalité des droits", d'autres portaient symboliquement des masques blancs désignant par un mot une minorité ethnique ou sociale.

Tout aussi symbolique, la présence d'enfants de déportés rassemblés sous la banderole de l'Union des Juifs Français pour la Paix (UJFP), indiquant "Non à l'Europe forteresse, non à la criminalisation des sans-papiers...oui, cette politique nous rappelle Vichy".

La troisième conférence ministérielle européenne sur l'intégration, qui intervient après l'adoption du Pacte européen sur l'immigration et l'asile lors du sommet de Bruxelles du 16 octobre, a débuté lundi à Vichy.